jeudi 10 mai 2012

Schopenhauer, les médias et l'art d'y avoir toujours raison

Alors, cela va comment depuis hier ? Quel goût te laissent, cher lecteur, ces travaux pratiques ? Combien de points Goldwin ? Un ? Deux ? Dix ? Aucun ?
Eh oui, aucun. Ah-Ah ! Surpris ! Indigné ! Comment ? Pas de points ! Alors quoi, on est donc devenu socialiste ici ? C’est un blog d’ancien Sciences-po ? C’est un pigiste de France-Inter qui se cache sous le chapeau à plumes de Figaro ? Ce n’est quand même pas un prof’ de collège unique –ta mère, ta race, etc. – qui se planque derrière son clavier ? Eh bien, je persiste, signe et affirme : Non, cette une ne mérite pas le moindre millième de point Golwin.

C’était le piège ; ah-ah ! Tu sais, toi, ô mon interlocuteur privilégié que l’on apprend jamais que dans la frustration. Allez, un peu de frustration pour aiguiser –si cela était encore possible- ton flair inimitable. Le point Godwin récompense une discussion qui aboutit vers une comparaison au Nazisme ; une discussion ; tu as vu une discussion ici ? Non ? En revanche tu l’as vue ta confusion ? C’était le piège ; piège bien cordial, pour te faire toucher du doigt qu’on ne saurait prendre une vessie pour une cerise et une lanterne pour un gâteau.

Schopenhauer

Alors, à part être une technique familière aux communistes depuis près de 100 ans, c’est quoi cette une de l’Huma ? « Ben j’vais vous l’dire qu’est-ce que c’est » comme s’exprimait si joliment Nicolas-le-Président. C’est ce que Schopenhauer –il ne joue pas au Bayern– classe dans la catégorie des associations dégradantes. Des exemples : Contrôler l’identité de personnes en Gare du Nord c’est organiser des rafles ; La TVA sociale, c’est l’état qui fait du grand banditisme. Tu piges ? C’est facile. On s’entraîne : je t’en donne une et toi, tu m’en trouves une belle dans ta tête, là, maintenant. Aller, j’y vais : Le débat sur l’identité nationale c’est le prélude aux camps de concentration. Et la tienne, c’était quoi ? « …. ». Jolie ! Bravo ! Maintenant on va ensemble en chercher dans l’actualité récente ; allez, c’est parti : « La bande de Gaza c’est un camp de concentration à ciel ouvert » ! ça c’est dû au talent de Nathalie Artaud. Clap, clap, clap…Bravo ! Une autre ! Encore un coup, allez, joues-nous en encore ! Encore ? Allez : « j’ai toujours été choqué non pas que Fabrice Lucchini cite les textes littéraires de Céline mais qu’il fasse comme si Céline n’était pas un véritable salaud qui avait écrit des phrases monstrueuses et qui a fini dans les fourgons allemands ». Ah ! Elle est pas belle celle-là ? Du lourd ; du sérieux ; chromé-nickelé mon pote ! Ajusté au micron ! C’est du Gerard Miller, le psy-poucet qui chausse les bottes de la Wehrmacht, sur France 2, le mardi 17 Octobre 2006 dans l’émission « on a tout essayé ».


Fourgons allemands ; association dégradante ? Je t’explique. Fin Juin 44, Céline qui a reçu des petits cercueils en bois par courrier, des lettres de menaces, qui a fait l’objet d’invitations à l’assassinat dans des tracts anonymes, prend avec sa femme le train pour Baden-Baden avec pour but ultime le Danemark où l’attend le pognon de ses droits d’auteur et une planque. D’abord il se fait un Paris-Baden-Baden, puis un Baden-Baden-Berlin, et encore un Berlin-Kraenzlin et là, coinçaga le bonhomme ! Pas de condé pour le Danemark. Il se replie alors à Sigmaringen où il tourne en rond en tant que médecin jusqu’en Avril 45. Fin Avril il arrive à passer au Danemark. C’est le sujet de trois romans : D’un Château l’autre, Nord et Rigodon. Or Céline n’a pas fini dans les fourgons allemands mais dans son lit à Meudon ; mais alors c’est quoi les fourgons de Miller ? Eh bien c’est une évocation du déménagement des autorités d’occupation qui ont pris sous leur bras et Vichy et Laval et le reste pour emmener un semblant de gouvernement Français en Allemagne, en l’attente d’une contre-attaque et d’un rejet à la mer des alliés qui n’est jamais survenu. Voilà. Le rapport direct avec Céline ? Aucun mais c’est une association qui permet de lier définitivement Céline au III reich ; oui ; il fait plus que collaborer, il finit dans les fourgons.

Si je me prenais pour un psy, je dirais qu’il est bien intéressant le discours de Miller : Céline finit dans les fourgons allemands et…et ce même jour, au cours de cette émission, il nous en raconte une autre assez savoureuse ; je te la livre : « Rebatet qui a été, je crois, fusillé à la libération, en tout cas qui le méritait, il a écrit un livre qui s’appelait Les décombres, qui avait une formidable plume, où il y avait un grand talent d’écriture, simplement lorsqu’il parlait des Juifs il disait simplement cette phrase célèbre, les Juifs il faut pas seulement les déporter il faut aussi emmener les petits ». Sur ce coup là, il se tâte l’ami Miller : Fusillé, je crois, à la libération. C’est sûr que ça a de la gueule ! On peut dire que c’est un sacré CV d’avoir été fusillé à la libération. Sauf que Rebatet n’a pas du tout été fusillé ; il fut condamné à mort ; cette peine fut commuée travaux forcés à perpétuité ; gracié après 6 ou 8 ans de cabane (quand même !) il a fini dans son lit presque trente ans plus tard.

Si je me prenais pour un psy, je me dirais que c’est curieux ces associations dégradantes à répétition. Allez hop, allonges-toi sur le divan Miller !…Et dis moi : A quoi cela te sert-il d'utiliser des associations dégradantes au sujet de faits objectifs qui sans les accentuer dégradent une personne...? Tu parles à l'inconscient de ton auditoire ? C'est ça ? C'est pas bien Gégé".  

Donc lorsque tu vois un mec en vis-à-vis d’un Nazi ou d’un collaborateur sur la une d'un canard, maintenant t’es éclairé : C’est une association dégradante, technique théorisée par Herr Schopenhauer lui-même parmi une quarantaine de comportements qu’il a isolés et définis dans un bouquin très intéressant : L’art d’avoir toujours raison. je te le recommande.


Et quelle coïncidence : L’art d’avoir toujours raison. Et tu me connais, je ne crois pas au hasard.

Mais dis donc, c’est pas tout ça. Les devoirs ! Tiens, je te laisse encore cette une de l’Huma en pâture : A ton avis, cette une, c’est une association dégradante ou c’est EGALEMENT autre chose ?






mercredi 9 mai 2012

Est-ce que l'humanité atteint le point G ?


Connaissez-vous le point G ? Non, pas celui-là, l’autre… Ne perds pas ton temps à chercher ta lampe frontale et ta blouse pour jouer les docteurs… ça ne te sera d’aucun secours.

Ce point G là tu ne le trouveras pas dans la chagatte de ta maitresse mais…sur le net, dans la presse, chez tes collègues au travail, chez tes voisins…bref, là où l’érooootisme n’est-ce pas, ou mieux encore la pornographiiiiiie … auront peu de chances de se glisser ; quoique j’ai connu des boucs chez lesquels la porno-graphie s’épanouissait au travail et dans le voisinage mais, ne cherche pas dans cette direction.

D’ailleurs le point G n’existe pas de lui-même, comme ça, tout seul ; il résulte d’une loi, le point G. Ah, t’as moins la gaule maintenant ! La loi, la loi ? Mais laquelle ? La loi de Godwin mon colon ; c’est pas relatif à la moto, je rassure on ne va pas détailler les méandres du circuit Carole. Sois-donc à ce qu’on te dit, Godwin n’est pas Goldwing, ce qui par ailleurs signifie « aile d’argent » et n’a aucun rapport avec les « bittes d’or ».

Godwin c’est un mec, Mister Godwin. Mais sois à ce qu’on te dit…c’est pas le créateur de l’ABC, Mitty Goldyn dont on cause : « Qual est le nouméro que vous lé savez faire avec votré parténaire qu’elle est très avantageusse ? ». Non, c’est pas l’immortel Mitty Goldyn dont l’insolent –et donc salubre– Francis Blanche avait piqué la voix. C’est d’ailleurs la seule chose qu’on n’ait jamais réussi à lui piquer à ce cher Mitty ! Non, rien à voir avec le music-hall de grand-papa. Rien à voir non plus avec Samuel Golwyn –lequel n’est pas l’inventeur du Métro, car c’est Montparnasse-Bienvenue qui l’a inventé– célèbre dompteur de lions avec son pote Mayer. Celui dont on cause c’est Godwin ; Godwin Mike. Et c’est quoi sa loi ? Eh bien le gars Godwin a démontré que plus une discussion dure longtemps sur le net et plus on a de chances –ou de malchance- que la dite discussion dérive vers une évocation, une comparaison avec le Nazisme ; plus radicalement un des protagonistes qualifie son interlocuteur comme nazi ou il le compare à un dignitaire nazi . Bien entendu, le gars a observé ça sur le net mais tu la trouves partout et en ordre de marche la loi de Godwin ! Dès qu’une discussion dure et pour peu que le ton se durcisse. Tiens : « Des "gens" comme toi,on en a "besoin" en France...IL y avait de l'embauche a Vichy...IL y a 65 ans...comme QUOI? et bien comme "mouchard"!!!! ». Ceci est le courriel en réponse que me fit une société spécialisée dans la vente de voitures sur le net et à laquelle je faisais remarquer qu’une annonce truffée de fautes de grammaire et d’orthographe ne participe pas de la mise en confiance du prospect. Vas-te faire fiche ! A l’observation « t’es imbitable » la réponse imparable ne s’est pas faite attendre : « Vichy ». Correct. Et ça, c’est la réponse qu’un anonyme à faite à un autre anonyme, dans le cadre d’un échange commercial.

Dans les médias, presse, téloche, tu penses si ça fait florès ! Sarko nazi ; Guéant nazi ; rafle…

Et le point G, comme Goldwin alors ? Eh bien c’est le moment de la discussion où un des interlocuteurs compare une idée, une situation, un individu à un fait ou une personnalité nazi. Comme on est farceurs, nous autres français,  on utilise le Point Godwin dans les deux acceptions du mot point : L’endroit et l’unité.  C’est pourquoi on distribue également des « points Godwin » à tout ravi de la crèche qui utilise le nazisme pour qualifier tout, quiconque et n’importe quoi.
Pourquoi je te cause de ça après un silence de près d’un an ? Oh, rien. Trois fois rien. T’as remarqué mon silence pendant ces derniers mois. Pourquoi ? Pas question d’intervenir dans la campagne, ni berrichonne ni électorale ; ni même dans la pré-campagne. Pas de ça ici ! Maintenant que tout est consommé : Le retour ! Et la loi Godwin dans tout ça ? Tiens, je laisse cette une de l’humanité à ta discrétion et à titre de séance de travaux pratiques.