jeudi 14 avril 2011

Laurent Gbagbo coule ; Eva nous rase avec son Braun

Tu te languissais cher lecteur ! Réjouis-toi, Figaro est de retour ; Figaro is back comme dirait cette godiche de Godrèche.

Pour fêter ce retour comme il convient, organisons une fête ; une cérémonie. Le Figaro d’or, tu connais ? Non ? Ne te désespère pas. Non, tu n’es pas ce plouc qui habite au-delà du périphérique et porte les marqueurs de la ringardise absolue ; quoique ; non je plaisante. Ton ignorance est légitime car le Figaro d’or vient de sortir ; je viens juste de l’imaginer. Son thème ? Ah-ah  ! Cela va te plaire. Le Figaro d’or récompense l’énormité bien pensante de la semaine. Il y a aura plus d’embarras que de choix dis-tu ? C’est certain mais ici on sait choisir même si l’essence du choix c’est la discrimination. On discriminera, tant pis, afin de te donner le meilleur. Cette semaine nous avions comme à l’accoutumée une kyrielle de postulants et, hélas, un seul lauréat. Mais quel lauréat ! Quelle lauréate pour être juste ! Cette semaine, le vainqueur est (roulements de tambour) : Eva Joly ! (applaudissements). Eva Joly remporte le Figaro d’or de la semaine, grâce à une déclaration fraîche et réjouissante comme on les aime : « Cela fait plus de vingt-cinq ans que je suis une militante de gauche ». Il ne t’auras pas échappé qu’Eva Joly -si je compte bien- a donc milité à gauche lorsqu’elle exerçait le métier de magistrat. Cela m’étonne un peu, je ne la voyais pas trop de gauche dans l’exercice de son métier… Dont acte...on peut être magistrat et militant...donc juger comme un militant. Cela me surprend, car je n’aurais vraiment pas imaginé que des magistrats eussent pu rendre la justice autrement qu’au nom du peuple français au lieu de la rendre sous l’emprise de leurs propres idéaux… C’est peut-être la même surprise qui a saisi l’hebdomadaire Marianne ; surprise qui conduisit cet hebdomadaire à dénoncer des fonctionnaires qui seraient au service du Front National. Eva Joly, par cette déclaration, éclaire la justice d’un jour nouveau. Ainsi, le justiciable serait jugé à l’aune des présupposés des magistrats, lesquels présupposés seraient, par exemple, de nature politique ? Jean-Paul Sartre avait raison : Tout est politique, tout est engagement. Et Gérald Lesigne, proc’ à Boulogne sur mer ? Et Fabrice Burgaud, l’épée qui instruisit l’affaire d’Outreau ? Comme on eut aimé connaître la nature de leurs présupposés ! Merci Eva Joly. Après l’Etranger de Camus, vous m’avez fait entrevoir la Justice sous un autre angle.
Comme je te devine soucieux du sort réservé à Fabrice Burgaud, je te rassure ; ça roule. Promu au Parquet de Paris, il travaille à la section de l’exécution des peines. Je suis d’autant plus rassuré qu’en 2009, le C.S.M a rendu le verdict relatif aux fautes imputées à Burgaud : Une "réprimande" c'est à dire la plus faible des sanctions sur une échelle qui en comporte neuf. Tout baigne.


Un pour qui cela ne baigne pas vraiment, c’est ce pauvre Monsieur Pas-que-beau, l’ex-président de Côte d’ivoire ; En plus, il est dans la merde et dans une merde noire, ce qui finalement tombe plutôt bien puisqu’il s’agit de l’Afrique noire. Ne l’appelez plus jamais « France » le paquebot ! Car la France, elle l’a laissé tomber ! Elle l’a même laissé sombrer, corps et biens. 
Et la télé ! Ah, la belle invention ! Dommage que ce ne fut pas inventé plus tôt. On aurait eu droit à Vercingétorix se faisant croquer les burnes par un tigre ; mais aussi à César, poignardé en direct pas ses collaborateurs et son fils (tu quoque mi fili) ; sans compter le reportage à Sainte-Hélène (c’est ici, chers téléspectateurs que se terre le monstre) ; ou bien encore l’exécution de Louis XVI en direct ; ou l’interview des commerçants de la rue de la Ferronnerie (j’avais vu qu’il était louche ce mec, ‘i cachait un truc sous sa cape). Je te passe les émissions cire-bottes sur la Du Barry (quelle élégance Madame et en plus vous chantez) comme le reportage sur les prisons de Louis XI (c’est en ce lieu que les ennemis du royaume sont emprisonnés ; ils ne nuiront plus à la France). Quel dommage en effet. Sachant qu’on a en plus loupé la guerre 14 en direct ! Le spectacle des spectacles ! Et j’oublie le reportage de la Z.D.R sur Auschwitz (c’est dans ce Konzentrationslager, que les Juifs, bien logés,  soignés, nourris et bien habillés donnent leur force de travail au Reich en attendant la fin du conflit). Ah, cette télé ! Ça nous manquerait tellement !
Je revois les dépouilles des Ceausescu, assassinés en direct après un simulacre de procès ; et Saddam Hussein, transformé en SDF, sortant de son trou comme un clodo ; lui ‘manquait plus que son kil de rouge ! Et cette année, on a pu se rincer l’œil avec ce pauvre Monsieur Paquebot, en marcel blanc puis en chemise à fleurs. La revanche ! Humiliation par l'image ! Ah, les clébards ! Il y a seulement vingt ans d’ici une soldatesque surexcitée te l’aurait buté dans un coin louche puis aurait hissé ses restes sur un pick-up pour les décharger sur un boulevard quelconque afin que la foule -qui n’a rien de sentimentale- se déchainât sur ses restes encore tièdes. Aujourd’hui la force de l’image prévaut sur le lynchage. Le lynchage médiatique a surpassé le lynchage physique ; C’est peut-être ça, la civilisation. 
Pour Ceausescu on sait que ce fut l’œuvre de la CIA donc des Etats-Unis ; pour Saddam, on sait aussi -là c’est plus clair- que ce fut aussi l’œuvre des Etats-Unis. En quoi Laurent Gbagbo pouvait-il gêner la politique étrangère américaine ? Même question concernant l’autre cintré de Tripoli, l’évadé de Charenton, Kadhafi-mains-rouges, Goupi le tripolitain ! Pourquoi tout à coup faut-il s’en séparer ? Qu’a-t-il fait ou que ne fait-il plus pour que le s américains veuillent le neutraliser ? Ou alors, auprès de qui les Etats-Unis se sont-ils engagés pour s’acharner ainsi sur Kadaf ou Pas-que-beau ?

Hélas, comme à l’accoutumée l’esprit qui souffle dans les voiles de la diplomatie américaine a la finesse d’une dague de plomb comme dirait Daudet. Attendez-vous à ne surtout pas savoir que la Côte d’Ivoire est la victime d’une déferlante d’immigration de Mahométans depuis plusieurs décennies ce qui a modifié profondément l’équilibre culturel et politique de ce pays au point qu’un Mahométan soit installé comme chef d’état (on parle ici de Monsieur  Ouate à rats). Attendez-vous à ne surtout pas savoir que Kadhafi est combattu sur le terrain par des mercenaires ultra-mahométans d’Al Caïda (aucun rapport avec Al Capone).

Je te laisse à tes réflexions…