jeudi 29 janvier 2015

Diesel...Hidalgo... ça c'est Paris


A la grande époque, Jean Ferrat déclamait sur les ondes "je ne chante pas pour passer le temps". Il est vrai qu'il s'agissait d'un poème d'Aragon -rien à voir avec Hidalgo-, écrivain d'inspiration communiste ; et normalement, un communiste n'est pas sur terre pour perdre son temps même s'il s'agit de Louis Aragon, précurseur de nos actuels bobos. En ces temps là le bobo était prioritairement communiste et en avait plein la gueule des ouvriers, des bleus de chauffe et des usines. Bref, tant Ferrat qu'Aragon considéraient qu'ils n'étaient pas sur terre pour enculer des mouches ou toute autre sorte d'insectes.

Anne Hidalgo -rien à voir avec Valls- qui n'est pas sur terre pour passer le temps fait le buzz comme on dit en province en décidant de proscrire le diesel de Paris intra-muros. C'est cohérent ; après avoir vidangé Paris de ses ouvriers il n'est pas illogique de virer les véhicules de labeur : camionnettes, camions, cars et autres cracheurs de particules.

Je vous vois venir. Vous vous attendez à ce que je défende le diesel. Sûrement pas ! J'utilise un diesel parce que ma carte carburant ne m'autorise qu'à prendre du gas-oil ; comme tous ceux qui ont une caisse de fonction ou des frais véhicule. Comme tout un chacun, je sais que ça pue, que c'est étouffant à respirer surtout pour ceux qui ont les bronches en dégueulis de chat.

Je me demande juste si Anne Hidalgo n'a vraiment que ça à faire - et je pèse mon dernier verbe. Je me doute qu'elle a un électorat ; qu'il convient de ratisser large en ces temps de disette électorale et que les voix de bourgeois écolos, c'est mieux de les avoir avec soi que contre. Mais tout de même...on peine à trouver un sens à cette décision qui n'en n'est finalement pas une, puisque cette mesure quoiqu'il arrive, devra être prise sous plus ou moins deux ans.

Il est certain que c'est un peu plus fastoche de s'attaquer aux microparticules des résidus de combustion du gas-oil que de s'attaquer aux causes endémiques du chômage de masse français. Comme disait Mitterrand : "on a tout essayé". Alors, autant gagner un tour et ne rien faire. Somme toute, Anne Hidalgo gouverne pour passer le temps ; ça occupe. Je ne doute pas que demain elle interdise de clopper dehors, de coller des fessées à ses mômes ou de faire la cuisine au beurre ou de coucher avec un premier secrétaire ou de vendre du vin...que sais-je ?

Quand la gauche n'abolit pas, elle interdit et réciproquement. Et s'il lui reste du temps elle invente un impôt ; ça fait passer le temps. Et c'est finalement ça l'essentiel : passer le temps. C'est ce que demandent les français qui se dopent aux anxiolytiques : Que le temps passe, sans douleur. Et c'est ce que demandent les politiques : Que ça passe sans douleur jusqu'aux prochaines échéances électorales.

L'essentiel c'est que les pauvres qui roulent en diesel ne viennent pas faire chier à Paris et qu'ils restent dans l'Oise ou en Seine et Marne ou en Essonne. Et surtout qu'ils ferment leur gueule sans dents, on n’a pas de temps à perdre avec ça.

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