jeudi 26 août 2010

Où l’on prend des vols d’éphémères pour des statues d’airain

J’aime bien Eric Zemmour. V’savez pourquoi ? Pour un tas de mauvaises raisons à la con.
D’abord l’ami Eric est né à Montreuil ; bien que son numéro de sécurité sociale comporte « 75 » après le chiffre du mois de sa naissance tandis que le mien porte « 78 », nous n'en fûmes pas moins presque des voisins ; j’ai passé des épreuves du bac dans son lycée ; il est passionné par l'histoire et par les sciences politiques ; il aime les lettres. Pour un tas de mauvaises circonstances à la con, nous n’avons pas vécu dans la même commune, et nous n’aurions pu être des copains de classe que s’il avait eu le bon goût de se taper un bon retard dans sa scolarité et moi une sévère avance !



J’aime bien Eric Zemmour. Et c’est pourquoi je n’ai pas cru bon monter sur mon grand stylographe pour croiser le fer avec l’armée de bien-pensants, qu’ils soient mondialistes, qu’ils soient anti-occidentaux ou bien encore qu’ils soient appointés par la CIA : L’ami Zem’ – c’est ainsi qu’on se serait appelés au Bahut – est assez affuté pour pouvoir se passer d’un gratteur de pages tel que votre serviteur.

Avez-vous remarqué – lecteur de peu de foi – que nous vivons dans le monde de l’immédiat, de l’instant, de l’information mitraillée, du nouveau mort qui pousse l’autre, de la prévarication qui en enterre une autre plus ancienne ? Et l’ancienneté – garde tes forces ami lecteur – signifie « la semaine dernière ». Par curiosité, j’ai ouvert le tiroir déjà vermoulu de mes déconnades de Juin ; pas Juin 1990 ; non, Juin 2010.

- Sommet franco-africain : Ah, mon Dieu la vilaine France-à-fric ! – Ben, oui, ça a un coût nos opérations mendicitaires –. Bah, elle est toujours là, solide dans ses leggins, la rance afrique. Et seul le lobbing commercialo-politique chinois y mettra un terme ; et encore ! Je parle de terme ! Quelle buse fais-je ! On la perçoit bien encore mon élégante culture socialo-trotskyste ! Bien sûr que non ; le lobbing commercialo-politque chinois n’y mettra pas, bien entendu, un terme : Il s’y substituera. Et puis après cela, les bonnes consciences pourront toujours couiner. Les droits de l’homme, le chinois il s’en tape ! Et puis bien encore ! Déjà en Chine ça va pas bien fort, alors tu penses, ailleurs !

- Gaza : ça ne gaze toujours pas, mais, un clou chasse l’autre on y repensera le jour où on n’aura rien de plus urgent sur quoi communiquer

- Martine Aubry qui fait du care : alors là, j’imagine qu’elle fait maintenant la moue mais certainement beaucoup moins de caire.

- Les fainiasses de profs qui refusent de travailler en cours les mémoires du Général de Gaulle : Fini ; ’en parle plus : ils ont une grève en route, c’est plus important.

- L’ecclésiastique assassiné par son chauffeur Turc (en Turquie, œuf corse) : Le coran ne passe plus ; ’n’a plus de nouvelles.

- Fadela Amara avec son frère qui se goberge dans son appart’ de fonction : Le frangin doit se les dorer ailleurs.

Et je t’en passe. C’est ce qui fait que Guy Bedos est un humoriste pénible : Ses sketches ne vivent que dans l’instant. Ce n’est pas du spectacle, c’est du happening comme on disait dans les années 67, quand un connard de beau parleur a ramené ça de chez les amerloques à Saint Germain des prés. Cherches bien : t’as pas un sketch de Bedos qui peut devenir un classique de l’humour tant les thèmes sont scelés dans l'époque (Quant je dis "époque" il s'agit des six derniers mois précédant le spectacle).
Clowns tristes ou tristes clowns ?
Tout ceci pour te dire, ô mon cher lecteur, que l’on prend des vols d’éphémères pour des statues d’airain(1). Alors, les mésaventures de mon Zem’ ! A des milles et des milles du rivage. Les mass-média abiment gravement les consciences avec cette soif d’immédiat : Qu’est-ce qui est important ? Qu’est-ce qui est futile ? Les mésaventures de Zem sont mises sur le même plateau que des mecs qui meurent ou des décisions d’état qui vont faire mourir. Radio, presse, télé, internet : Des Hypermarchés ; de la merde pas chère pour des cerveaux qui ne peuvent pas, de toute façon, entendre ou lire autre chose.

Bref, maintenant que les mass-media en ont fini avec des postures à la Rokhaya Diallo – allo – la grande prêtresse de la démolition occidentale, on va pouvoir s’entretenir ensemble du dernier bouquin de ‘Zem ; s'en entretenir passionnément à l'abri des passions, de la calomnie et des postures dont la bien pensance nous avait gratifié dès la sortie du livre. Nous feons cela...pas aujourd’hui ; demain. ‘jourd’hui t’es puni : t’as droit qu’à mes déconnades.

Et demain, tu auras oublié. Alors je ferai comme si je ne t’avais rien dit ; on partira directement sur le sujet et tu penseras : "Ah, bien ; ça c'est du nouveau !".



(1) Des fois, je m épate. Je dis ça parce qu’en relisant ma déconnade, je l’ai trouvée plutôt bien roulée celle là ; tellement bien roulée que je l'ai prise pour titre ; et toi ?

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