lundi 23 mai 2011

Strauss kahn : La tentation du déni

On nous le dit, on nous le serine, on nous l’assène ; entrez vous ceci dans vos crânes de citoyens démocrates avancés : DSK est présumé innocent mais, c’est un coureur invétéré, il a même essayé de violer une « journaliste » (on se reportera à mon précédant billet). Mais livrons-nous à un autre exercice…

Saddam Hussein fut un dictateur ; il a donné des ordres qui ont entraîné des crimes de guerre ; il a délibérément méconnu le droit international en envahissant le Koweït en 1990 : Vous ne serez pas étonnés, chers citoyens du monde, d’apprendre que Saddam Hussein fait préparer des armes chimiques et nucléaires dans des laboratoires mobiles aux fins d’envahir ses voisins ; d’ailleurs la preuve formelle est dans cette bouteille. D’ailleurs, on voit ci-dessous le ci-devant Colin Powell administrant ses preuves au monde.


Bien entendu, si mon chien m’a déjà volé de la viande, j’aurai tendance à croire mon voisin s’il me dit qu’il a surpris Médor se régalant avec les saucisses pour son barbecue. Cette simple démonstration répond aux sociologues distingués qui fustigent les tenants de complots divers : Tours de Manhattan...Ben Laden et aujourd’hui, Dickgate (scandale de la bitte, in English in the sext). Ne parlons pas les fantasmes, telle la légende de Landru vivant à Sao-Paolo 10 ans après avoir été guillotiné ou bien celle de Hitler, gaucho vivant de ses rentes en Argentine ! Car il est facile de mettre en parallèle les Tours de Manhattan, Ben Laden, l’immortalité de Mickael Jackson et l’affaire Strauss-Kahn ! Il est trop simple de porter le discrédit sur une thèse tout autant admissible qu’une autre, tant que des preuves indiscutables ne relègueront pas les thèses au rang des hypothèses oubliées. Ce d’autant que le mensonge d’état a déjà été suffisamment utilisé, a fortiori aux Etats-Unis, pour que l’on s’interroge sur cet évènement sidérant : Strauss-Kahn viole une femme de ménage. La culpabilité de Saddam Hussein est un mensonge d’état ; l’assassinat du Président Kennedy est un mensonge d’état ; la négation du massacre de Katyn est un mensonge d’état ; la négation de la culpabilité des Epoux Rosenberg est un mensonge plus subtil ; la négation du survol de la France par le nuage radioactif de Tchernobyl est un mensonge d’état ; La guerre du Kosovo est un mensonge d’état. Comment ces faits avérés ne peuvent-ils pas affecter nos mémoires ? Si la rumeur d’Orléans est un phantasme, la présence du nuage de Tchernobyl au dessus de la France est un fait : l’appareil d’état dans son entier, efficacement relayé pas tous les mass-médias, avait menti.

Dès lors, il n’est point besoin de monter en chaire, de professer, docte et pontifiant, que les peuples s’inventent des complots ; il n’est point besoin d’en expliquer les causes avec ce rien de dédain qui sied si bien à toutes ces professions qui tètent la savoureuse mamelle des sciences sociales. A force de mensonges, l’establishment et les médias qui en procèdent, les gouvernants et toutes les autres représentations signifiantes du pouvoir ont perdu toute crédibilité : Les seules informations qui sont crues sont celles qui sont vérifiables ou bien celles qui ne sont pas sidérantes ou enfin celles qui sont habilement construites. Par malheur, l’Amérique, faute d’inonder le monde de films et de séries B a réussi à transformer la réalité d’une arrestation et d’une inculpation en spectacle télévisée dont la vedette principale n‘est pas celle qu‘on attendait. De plus, la préparation de l’exhibition de DSK afin de que les télévisions et les photographes de presse puissent inscrire l’évènement sur les écrans et les journaux n’est pas non plus pour crédibiliser l’évènement. On s’attend à voir le Lieutenant Colombo, ou Will Smith ou Bruce Willis !

Enfin, ce scénario est simplement presque trop parfait : Un politicien de rang international porté sur la bitte et une femme de ménage (dernier sous-sol du prolétariat), noire de surcroit, Guinéenne pour ne rien arranger ! L’odieux riche et l’honorable pauvre ! La vilain blanc et la vertueuse noire ! Nous avons même eu droit à la déclaration de celui qui se présenta comme le frère puis comme l’ami et enfin qui serait le compagnon de la victime présumée : "C'est une bonne musulmane. Elle ne porte pas le voile mais elle se couvre les cheveux". On est contents ; c’est déjà ça. J’imagine d’ici la bien-pensance si l’entourage de Laure Manaudou avait déclaré « c’est une bonne chrétienne » lors du scandale qui suivit la diffusion du film de pipe sur internet ! De Nafissatou Diallo (allo) nul ne sait quoi que ce soit ; on formera des vœux pour que la NYPD en sache plus que nous et ait au moins vu son visage. Toutefois, on admettra qu’une personne subissant une atteinte grave à son intégrité physique et morale ait besoin d’isolement ce qui justifie son absence publique. La Guinée enfin ! Cela tombe décidément mal, car, ancien pays de l’AOF, ce fut le seul pays d’Afrique à manifester une franche hostilité à l’égard de la France lors du processus d’indépendance. Tout tombe mal et trop bien à la fois ! Et en plus cette personne est d’expression française !

Les forums d’expression française qui prônent un racisme militant soit à l’égard des blancs ou bien à celui de l’occident, des USA ou de la France regorgent d’assertions telles que « pour une fois que le criminel n’est pas noir » ou bien « les Juifs se protègent entre eux » et encore, je sélectionne ici les plus littéraires et les moins racistes des commentaires. Pour autant les amis de DSK ne sont pas en reste, entre « y’a pas mort d’homme » et « troussage de bonne » : Avec des amis comme ça, on n’a même plus besoin d’ennemis !

Souvenons-nous que lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ; Qu’on se concentre sur des histoires de bitte -on apprend que du foutriquet de DSK a été identifié sur le col de la femme de ménage- et non sur les conséquences de l’éviction de DSK, ce qui enlève un allié à l’Eurogroup tandis que la Grèce n’attend qu’un coup de grâce pour d’effondrer, que d’autres pays latins sont à la peine et qu’USA et Chine viennent de s’entendre sur le dos de l’Europe pour organiser le business planétaire.

« Attention Messieurs, si je ne suis pas coupable, les salauds changent de camp ». (Maître Martineau, Garde à vue).

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