mardi 18 mai 2010

...Et Pierre l'avale

Mauvais réveil. Il y a de cela quelques jours, peut être plus, tandis que je trempais de mornes madeleines dans mon thé refroidi, la voix chaleureuse de Noel Mamère, toujours annonciatrice d'une idée fertile, me sort de l'abrutissement ; le saint homme -à propos de je ne sais plus quelle querelle de billes et de soldats- termine sentencieusement sa leçon de morale par :"[...] des relents de Vichysme".

D'abord, une leçon de morale de bon matin cela me fait me souvenir des bons points en carton, de la craie et de l'encre violette. La leçon de morale, c'était toujours vers huit heures et demi, à la fraîche ; et un bon souvenir, cela ne se refuse pas. Quant à Mamère, je ne saurais me prononcer. Est-ce que je préfère Mamère à mon Père ? J'en étais là de mes reflexions, tandis que l'homme des matins sans concessions, l'inoxydable J-M Apathie, caracolait déjà sur un autre sujet : Informer c'est être au parfum et le parfum, c'est volatil ! Tiens justement ; des relents. Pas accueillant ça, des relents. On imagine plus le pet d'un chat qui aurait bouffé la couille infectée d'un rat malade que la caresse voluptueuse "d'Air du temps". Alors Vichy, ça pue, m'sieur l'instituteur ? Moi, j'aime bien Vichy car je suis au régime : fatalement, un homme au régime arrive tôt ou tard à Vichy. Et quoiqu'il arrive, cet homme est généralement contraint de mettre de l'eau dans son vin ; alors, adieu beurre dans les épinards, c’est régime sec pour l’ex-gourmand. Alors oui, Vichy, Vichy, Vichy !

Je ne jure que par Vichy, Saint-Yorre, Célestins voire même par les pastilles marquées Vichy-Etat (il n’y a pas de hasard) et pour ces dernières c’est ce qui s’appelle avaler la pilule ! Non que je sois un enfant de Pétain ; ça non. Quoique l’on se soit longtemps mépris sur Pétain qui en fait était tailleur ; ne dit-on pas Pétain coud ? De là ce goût de faire coudre des bouts d’étoffes sur les vestes et les manteaux et de tourmenter les propriétaires de maisons de confection comme de nouveautés : Jalousies que tout cela. Au lieu de coudre il eût mieux fait de rester les mains dans les boches.

Ce qui exaspère m'sieur l'instituteur c'est l’extrême droite. Comme son nom l’indique elle est extrême. Et en plus elle est à la droite de la droite. Comme la terre est ronde, que l’univers est courbe et que si l’on caresse un cercle il devient vicieux, à force d’être à la droite de la droite, on finit par faire un tour –c’est ce qui s’appelle une révolution– et par avoir la droite dans son dos dès que l’on s’est retourné. Alors ceci est également valable dans l’autre sens : prenez Marcel Déat, Jacques Doriot. A force de s’investir à gauche, crac, les mecs on fait un tour et se sont retrouvés à l’extrême droite. Si on leur en avait laissé le temps Déat et Doriot se seraient peut être trouvé des humeurs républicaines et si on leur en avait laissé encore plus, peut être seraient ils revenus à leur point de départ. Tenez, Dominique Baudis lui c’est l’inverse : parti de l’occident il n’est pas passé par l’orient mais il a fait un tour complet pour s’immobiliser vers l’UMP. La politique c’est comme naviguer sur le globe. C’est pour cette raison que certains vont à la pêche aux voix avec deux gaulles.

Pour les lecteurs mous de la tronche qui se seraient perdus ici - un lecteur de MON blog ne peut pas, par définition être mou de la tronche - et resteraient bouche ouverte devant le titre de ce remarquable article en se demandant "avale quoi ? Pierre qui ?", voici l'explication : Pétain coud et Pierre l'avale. Je sais, je ne suis pas fier.

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