samedi 22 mai 2010

Trahis, vendus, abandonnés

Tous les jours une nouveauté vous dis-je ! Aujourd'hui c'est une polémique autour d'un film : Hors la loi. Certains disent que le film est mensonger, partisan...tout ce que l'on veut. Peut-être, peut-être pas. Il y montre l'Algérie de papa, le massacre de Sétif, la guerre d'indépendance. Quoi de plus normal pour un cinéaste que de réaliser un film sur l'histoire de son pays. Et même si le réalisateur réécrit l'histoire, pourquoi pas, c'est une œuvre de propagande, c'est tout.

Là où je la trouve un peu saumâtre, voire finalement comique, c'est qu'il s'agit d'un film français - oui les mecs ! - commandé par la T.V française, c'est à dire financé avec la redevance qui nous est ponctionnée d'autorité en même temps que les impôts locaux. Yes, sir ! Bref, avec des capitaux français, on produit un film dit algérien et qui représente officiellement l'Algérie ! Sors de ce corps, odieux colonialisme, on t'as reconnu ! Mais pourquoi donc les gugusses du F.L.N se sont-ils pété le cul pour proclamer leur indépendance si c'est pour continuer de mettre l'Algérie sous perf' de l'ancienne puissance coloniale en toute occasion ? Qu'il s'agisse de culture -ce film-, d'émigration de travail ou de peuplement, d'évasion de capitaux sous forme de rentes versées à la famille, de cadeaux de bien mobiliers, d'allers et retours dans les hôpitaux français avec des jeux de cartes d'identité, de RMI qui traversent la méditerrannée et j'en passe... Finalement c'est Soustelle qui avait raison : En avant l'intégration ! En me creusant les méninges, je ne trouve pas de film français de type documentaire traitant de l'occupation allemande qui fut produit par l'Allemagne et lancé dans un festival à Berlin ou ailleurs. Au contraire, tout ce qui a pu être fait pour enterrer une bonne fois les morts militaires, les exactions et les humiliations a été fait par la France à l'égard de son bourreau.

Rien n'est choquant dans ce film et rien ne doit choquer. Ce réalisateur est libre, y compris de réécrire l'histoire ou d'être partial. En revanche, payer ce film, inviter ses réalisateurs et acteurs à venir plastronner sur le sol français... c'est un peu lourd à digérer ; comme un couscous royal sur lequel on aurait forcé. Finalement, c'est encore et toujours à la boboitude française qu'il faut tenir rigueur de cette pantalonnade. Les grands-pères portèrent les valises du F.L.N ; les fils ont milité pour le regroupement familial et les petits fils produisent les films. En prime, ce genre de production donnera encore du grain à moudre à nos crevures banlieusardes qui justifieront ainsi leur "colère" à l'égard de la France. Correct. Le bidule entraîne le bidule...! Ces gens là sont toujours en guerre.

En Juin 1940, les civils français , éparpillés et réfugiés ainsi que les soldats de l'Armée française défaite, disaient : "On nous a trahi, on nous a vendu, on nous a abandonné". Qui "on" ? Dans un bouquin remarquable, écrit à chaud, Marc Bloch (une épée de l'histoire) avait dessiné les contours de ce "on" : Les élites. Pour quelques jours encore les élites sont à Cannes ; après ce sera Roland Garros et après ce sera le moment de partir en vacances ; pas en France, c'est tellement naze.
Pour sacrifier à la mode de l'image, je vous ai sélectionné une photo pour illustrer la guerre d'Algérie. Y'en avait de plus atroces (oh si) mais ce n'est pas non plus un challenge. Requiescat in pace.




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